Thérapie de couple, Séparation, Divorce, Conflit Isabelle Jordan Thérapie de couple, Séparation, Divorce, Conflit Isabelle Jordan

Médiation Familiale, Thérapie de Couple, quelle est la différence ? Comment les distinguer ?

La Médiation Familiale et la Thérapie de Couple sont des démarches très différentes, même si elles peuvent avoir quelques points communs.

La Médiation Familiale et la Thérapie de Couple sont des démarches très différentes, même si elles peuvent avoir quelques points communs.

La Médiation Familiale est une démarche qui vise à résoudre les conflits.

C’est une méthode qui a d’abord été introduite au Canada, avec des résultats spectaculaires. En séance de médiation, on est focalisé sur le présent et sur la recherche de solutions très concrètes : le médiateur est un tiers neutre qui n’a aucun parti pris, ni pour l’un, ni pour l’autre (on parle d’impartialité au sens où il ne défend aucune des parties, contrairement à un avocat, qui défend l’intérêt de son « client »). Le médiateur n’est pas là pour juger si une demande est plus légitime qu’une autre : le médiateur vous aide à trouver la meilleure solution pour VOUS et pour votre famille. La Médiation Familiale croit en votre compétence pour trouver la meilleure solution qui conviendra à votre vie future et à celle de vos enfants. Les discussions sont confidentielles. En médiation vous êtes donc en terrain neutre pour fixer ensemble les réponses à des questions qui provoquent des conflits entre vous, avec l’aide du médiateur, qui est formé pour conduire ces entretiens.

 

En thérapie, on va naviguer entre le passé, le présent et le futur.

En thérapie, on cherche à comprendre, on interroge les causalités

On décortique (un peu !) les systèmes de relation. Le but étant de provoquer un changement pour adoucir vos difficultés. Un changement qui résulte de votre compréhension de ce qui se passe dans votre couple ou dans votre famille. Là aussi, c’est parce que vous avez cette compétence à vous comprendre que vous allez trouver la solution à votre problème. Un thérapeute ou un coach (comme un médiateur familial) n’ont pas de pouvoirs magiques. C’est vous qui allez évoluer grâce à la compréhension de vos émotions, de vos réactions et de vos comportements. En présence d’un tiers et avec votre conjoint-e. Une thérapie de couple aide à reformuler auprès de l’autre et à entendre de l’autre quelles sont vos attentes, vos valeurs mais surtout, vos réactions émotionnelles (qu’est-ce qui vous touche et pourquoi cela vous touche autant) et vos ressentis. En général, on y trouve des solutions très simples à des problèmes qui avaient l’air compliqués. En toute sécurité car vous êtes accompagnés par un tiers formé pour accompagner vos discussions.

 

Il reste deux points communs à ces deux démarches : la médiation comme la thérapie impliquent de se retrouver ensemble dans un même lieu (sauf quand on est en visio, bien sûr), dans une relative intimité puisqu’il y a peu de personnes en présence. Et elles passent toutes les deux (la médiation et la thérapie), par la parole, par le langage. C’est le langage qui construit quelque chose de nouveau (idéalement, de la confiance). Dans tous les cas, vous êtes indépendants et libres : c’est vous qui trouvez vos solutions. Personne n’est là pour vous dire quoi penser et comment agir.

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Comment être de « bons parents » ?

Cette question est un peu absurde car elle signifierait qu’il y a une norme du « bon parent ». Mais c’est malheureusement souvent comme cela que les pères et les mères, voire les grands-parents, abordent la question.

Cette question est un peu absurde car elle signifierait qu’il y a une norme du « bon parent ». Mais c’est malheureusement souvent comme cela que les pères et les mères, voire les grands-parents, abordent la question.

 

Pour commencer, il y a autant de « bons parents » que de parents. Les anthropologues ont trouvé des dizaines de formules familiales dans le monde et dans l’histoire. Il faut donc se rappeler que dans le monde occidental, la norme est aujourd’hui qu’une famille est « nucléaire », c’est-à-dire constituée d’un père, d’une mère, et d’enfants. Mais cela n’a pas toujours été comme cela et ce n’est encore pas comme cela partout. De plus, c’est en train d’évoluer à toute vitesse. Donc ne vous inquiétez pas, rien n’est « normal » ou « anormal ». C’est « votre » famille.

 

Il reste que certains enfants réagissent mal à certaines situations (je ne parle pas de situations de violence ou de pathologies psychiatriques graves, bien sûr. Celles-ci relèvent de la médecine et de la justice. Ces enfants doivent être protégés en urgence et pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance). Ils s’isolent : ils refusent de communiquer et s’enferment au choix dans les jeux vidéos ou (osons le dire), la cigarette ou le cannabis. Ils sont tristes, irritables ou agressifs. Ils refusent les changements d’organisation du quotidien que vous leur proposez. Ils peuvent avoir peur de l’avenir. Ils peuvent avoir des difficultés pour s’endormir, voire ne plus avoir envie de dormir.

 

Vous êtes désemparés et vous vous disputez entre vous sur la «bonne » réaction. On a entendu des pères secouer leurs enfants et leur demander un peu fermement de s’habiller et de sortir pour partir à l’école. Quand certaines mères auraient été tentées d’attendre que cela passe…Là encore, si seulement l’un des deux avait raison, et l’autre tort, ce serait plus simple.

Le site www.clepsy.fr est une mine d’informations pour les parents qui cherchent des conseils

Je ne vais pas vous offrir ici un manuel de recettes et de psychologie car il existe : l’Hôpital Robert Debré et ses merveilleuses équipes ont ouvert un site : www.clepsy.fr vraiment bien fait. Vous y trouverez des fiches pratiques sur tous les sujets. Au-delà de leur contenu, vraiment très pédagogique et pratique, cela vous donnera l’occasion de discuter avec votre conjoint, calmement, et autour de propositions validées par des psy expérimentés.

 

Ma préférée, car elle convient aussi parfaitement aux adultes, c’est celle qui propose des « outils pour s’apaiser » aux enfants: https://www.clepsy.fr/quelques-idees-pour-sapaiser-un-outil-pratique-a-destination-des-enfants-et-des-adultes-qui-les-accompagnent/

 

Partagez les avec les grands-parents de vos enfants. Elles feront du bien à tout le monde.

Il existe aussi en Angleterre un programme extraordinaire de soutien à la parentalité, qui existe depuis plus de trente-cinq ans : le Positive Parenting Program (Triple P). Qui est traduit en français sur des sites canadiens (https://cbpp-pcpe.phac-aspc.gc.ca/fr/interventions/triple-p-positive-parenting-program/ ).

Les cinq pistes qui fonctionnent pour presque tous les parents et pour presque tous les enfants

En résumé, ils indiquent cinq pistes autour des quelles vous pouvez travailler en tant que parents :

- Donner, redonner, en permanence, de la sécurité à vos enfants. C’est le besoin fondamental de l’enfance : de la sécurité.

- Créer un environnement d’apprentissage positif

- Donner un cadre, une « discipline » stable

- Avoir des attentes réalistes

- Prendre soin de soi en tant que parents

 

Sur ce dernier point, que vous soyez des parents séparés ou qui vivez ensemble, votre enfant a besoin que vous vous souteniez mutuellement et que vous communiquiez. Si vous n’y arrivez pas, allez voir un médiateur familial ou faites vous aider. Votre enfant n’est pas en capacité de l’exprimer, mais c’est un pilier fondamental de sa santé.

 

 

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Couples: comment faire quand on n’est pas d’accord avec son partenaire?

A quelle conception du monde cela nous renvoie ? Comment se sent-on quand notre partenaire nous dit Non, voir, se détourne de nous, s’éloigne ? Qu’est-ce que cela réveille en moi ? Le conflit est inhérent à la relation, donc au couple. Cela peut même permettre à la relation de progresser. Cela participe d’un « réglage » : nous ne sommes pas d’accord mais nous nous expliquons sur cette divergence. Nous partageons nos points de vue, nous échangeons, nous précisons nos croyances, nos visions du monde, nos opinions.

A quelle conception du monde cela nous renvoie ? Comment se sent-on quand notre partenaire nous dit “Non”, voir, se détourne de nous, s’éloigne ? Qu’est-ce que cela réveille en moi ?

Le conflit est inhérent à la relation, donc au couple. Cela peut même permettre à la relation de progresser. Cela participe d’un « réglage » : nous ne sommes pas d’accord mais nous nous expliquons sur cette divergence. Nous partageons nos points de vue, nous échangeons, nous précisons nos croyances, nos visions du monde, nos opinions. Et nous avançons.

Accepter d’affronter la différence, c’est accepter d’être en relation. 

Ce n’est pas la différence qui est un problème, c’est la façon dont nous la gérons. Si nous avons l’impression d’être écrasé par la parole de l’autre, il n’y a pas d’échange. Si nous décidons de nous taire, de nous retirer de la discussion, il n’y a pas d’échange non plus. Accepter d’affronter la différence, c’est accepter d’être en relation. 

C’est souvent difficile. En particulier sur des sujets qui touchent à nos valeurs. L’éducation de nos enfants par exemple. Car toucher à nos valeurs, c’est toucher à notre identité et à l’idée que l’on se fait de notre partenaire : je l’aime, il m’aime, donc nous sommes forcément « pareils ». Le désaccord nous éloigne, il nous fait sortir de la fusion. Si nous sommes fusionnels (si notre conception du couple est que nous devons nous fondre l’un dans l’autre), c’est insupportable.

La seule façon de dépasser ces désaccords, avant qu’ils ne deviennent vraiment destructeurs, c’est d’essayer de changer de point de vue. D’écouter le besoin de l’autre, ses motivations, son histoire, tout ce qui peut permettre de se rapprocher de lui. Et de tirer le fil de ce qui est commun. On peut être totalement en désaccord sur la façon de gérer un adolescent par exemple, mais se retrouver sur l’inquiétude de veiller sur sa sécurité par exemple.

Ne pas être d’accord sur tout n’est pas un signe annonciateur de l’échec d’une relation ou d’un couple

En résumé, dans un couple, ne pas être d’accord sur tout n’est pas un signe annonciateur de l’échec d’une relation. Vous pouvez dire à vos enfants que ce n’est pas parce que vous criez que votre relation est en danger. Mais un désaccord est exigeant et vient modifier notre rapport à l’autre. Il est urgent de s’en occuper, tout en respectant les limites de chacun, avec patience et bienveillance. A l’inverse, faire comme si de rien n’était, les “cacher sous le tapis”, fait courir le risque d’une dangereuse accumulation. Ce ne sont pas les désaccords qui sont délétères pour le couple, c’est leur accumulation.

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La thérapie de couple, comment cela marche ?

De l’extérieur, cela peut faire peur. Chacun voit à peu près ce qu’est une thérapie individuelle. Mais comment cela se passe quand on est deux ?

De l’extérieur, cela peut faire peur. Chacun voit à peu près ce qu’est une thérapie individuelle. Si vous n’avez pas regardé la série « En thérapie » (on vous la conseille ! elle est formidable), vous avez vu des séances dans des films. Vos amis en parlent sans doute facilement. Mais comment cela se passe quand on est deux ? 

On éclaire, on interroge, on parle, on écoute, en toute sécurité

L’idée n’est pas de revenir spécifiquement sur le passé de chacun des membres du couple. Car c’est justement ce que chacun pourra faire de son côté avec son propre thérapeute, en séance individuelle. A deux, on va interroger tout ce qui peut bloquer la relation. L’empêcher sans que l’on puisse dire pourquoi ? Cela permet de démêler ce qui appartient à chacun. Et de faire un peu le ménage dans ce que l’on peut « légitimement » reprocher à l’autre et dans ce qui provient des référentiels et des croyances de chacun. On « élève » le discours. Au lieu de renforcer les positions respectives de chacun, on les interroge, on écoute les points de vue respectifs et souvent, on apprend, on découvre des facettes de l’autre que l’on ignorait complètement. La thérapie de couple est un espace d’écoute. Une écoute qui élargit les perspectives et qui calme les conflits. Cela aide le couple à grandir. 

On essaie de résoudre les erreurs d’interprétation, principales sources des conflits dans les couples (et en général, dans toute relation)

Le bonheur ne s’achète pas. Et on ne peut pas décider d’être paisible avec l’autre si sa simple présence nous énerve. En revanche, si on prend le temps de s’arrêter, on peut dissiper des malentendus. Des erreurs d’interprétation. On peut formuler à l’autre des attentes qui ont toujours été implicites mais jamais clairement exprimées. Et c’est vraiment miraculeux. En quelques séances, sans avoir besoin de toucher nécessairement à des sujets très intimes qui pourraient être délicats et ne relèveraient, encore une fois, que de la thérapie individuelle, on peut retrouver de la compassion pour l’autre. Le comprendre. L’entendre et l’écouter comme on ne l’a jamais entendu. 

 

Beaucoup de couples reconnaissent le bien que cela leur a fait. Cela ne sauve pas toujours la relation amoureuse. Mais cela peut aider à conserver un lien de qualité pour élever ensemble des enfants. Ensembles ou séparés. 

 

Cela demande du courage et de la motivation car cela oblige à sortir de la routine et des mécanismes tellement bien installés. Le courage de regarder les choses telles qu’elles sont. Sans les éviter. Même quand elles ne sont pas à notre goût. C’est un effort d’humilité car il est rare que nous soyons parfaits. On n’est plus dans le noir ou le blanc. On est plus lucide sur les situations traversées. Et c’est cette « sagesse » nouvelle qui nous aide à adoucir, atténuer, renouveler ou même à guérir et à changer. 

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Couple: les 5 langages de l’amour, de Gary Chapman

Ce livre est un best-seller qui promet de révéler « le secret des couples qui durent ». Au-delà d’une promesse suspicieuse…, il est plein de bon sens et de bons conseils. Nous nous proposons de vous en faire un résumé.

Ce livre est un best seller qui promet de révéler « le secret des couples qui durent ». Au-delà d’une promesse suspicieuse…, il est plein de bon sens et de bons conseils. Nous nous proposons de vous en faire un résumé.

Gary Chapman part du principe que nous n’avons pas tous le « même langage de l’amour ». Nous pouvons être sincères : si notre partenaire ne nous comprend pas, nous ne pouvons partager nos sentiments. Il faut donc « apprendre la langue de l’être aimé ». 

-       « Prononcer des paroles fortes et positives ».

-       « S’offrir des moments de qualité » (être ensemble, dialoguer, mener une activité ensemble).

-       « S’offrir des cadeaux ».

-       « Se rendre service ».

-       « Se toucher physiquement ».

Gary Chapman conclut en disant que « l’amour est un choix ». Que les besoins fondamentaux de chaque individu sont : « le besoin de sécurité, d’estime de soi et de reconnaissance ». Que l’amour est relié à tous ces besoins. En résumé: un couple qui vit en harmonie permet au meilleur de chacun de s’exprimer. J’ai envie d’ajouter (même si Gary Chapman est beaucoup plus expérimenté que moi!) qu’il faut aussi du courage, de la détermination et beaucoup de souplesse.

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Divorcer: est-ce vraiment ce que nous voulons?

Divorcer: est-ce vraiment ce que nous voulons? Parfois nos paroles dépassent nos pensées. Sommes-nous certains d’avoir vraiment pris cette décision?

Pour certains, ce mot désigne le pire. Pour d’autres, ce n’est rien. Quoique l’on pense ou que l’on en dise, un divorce marque des changements radicaux.

Fiona Shackleton, avocate anglaise qui défendit à l’époque le Prince Charles lors de son divorce, dit que “le divorce est soit une torture lente, soit une torture rapide”. Mais elle emploie bien le mot de torture.

Alors avant de décider de divorcer, sommes-nous certains d’avoir tout tenté pour réparer ou consolider notre couple ? Quel est le prix du fait de pouvoir, ou de ne plus pouvoir, lire une histoire à ses enfants quand ils se couchent le soir ? Est-ce que nous avons bien mesuré ce à quoi nous sommes prêts à renoncer, en renonçant l’un à l’autre? “Est-ce que vous détestez votre conjoint plus que vous n’aimez vos enfants ? Nos enfants ne sont pas des enfants très longtemps. Vous les aimez vos enfants ? Alors essayez de jouer le long terme. Essayez d’améliorer votre relation avant de tout envoyer balader”. (Fiona Shackleton, toujours).

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Qu’est-ce que l’amour véritable?

Qu’est-ce que l’amour véritable?

Vaste question. Mais vous l’êtes-vous déjà posée? Pensez-vous que la réponse est facile?

  • Est-ce de l’amour ou de la dépendance? Est-ce que votre estime de vous dépend entièrement de l’attitude ou de la présence de votre partenaire? Si c’est le cas, cela peut être très angoissant pour l’autre. Cela peut déclencher des désirs de fuite chez lui. Ou une grande peur de s’engager.

  • Est-ce de l’amour ou de l’attachement? L’attachement se définirait comme “avoir besoin de l’autre”, “avoir peur qu’il s’éloigne”, “avoir besoin qu’il valide mes choix, qu’il me dise que ce que je dis ou ce que je fais est bien”.

  • Est-ce de l’amour ou de la stratégie? Est-ce que vous avez des “arrières pensées”, des objectifs à atteindre ensemble, un désir d’obtenir quelque chose de l’autre, des buts qui vous empêchent d’être dans la relation, d’être vous-mêmes.

  • Est-ce de l’amour ou de la peur? Parfois, un grand dévouement peut correspondre à un besoin permanent de se sentir utile, ou pire, à la peur de décevoir, ou pire encore , à la peur d’être sanctionné si l’on ne fait pas les choses bien. Ou à l’inverse, de l’admiration?

  • Avez-vous envie de changer la personne que vous aimez?

  • Avez-vous envie de contrôler la personne que vous aimez?

En théorie, aimer l’autre c’est vouloir qu’il soit bien. Mais chacun a sa définition. L’important est de s’y arrêter et d’être un tout petit peu conscient de ce qui se joue. Et idéalement, de pouvoir en parler ensemble. Le fameux “Je t’aime” ne dit pas toujours la même chose….

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Un divorce, c’est comme un deuil. Peut-être même pire. Mais il ne faut pas désespérer….

Un divorce, c’est comme un deuil. Peut-être même pire. Mais il ne faut pas désespérer….

Un divorce peut nous plonger dans une tristesse infinie. Quand on le subit, bien sûr. Quand c’est l’autre qui nous annonce qu’il part, qu’il va partir ou qu’il est déjà parti. Mais pas seulement: celui qui prend la décision peut aussi être submergé par la tristesse ou par la culpabilité. La tristesse d’avoir échoué, de ne pas pouvoir rester en couple, de rompre une promesse. La culpabilité de faire souffrir l’autre, et surtout de faire subir à ses enfants une situation qu’il ou elle aurait tellement voulu leur éviter.

Je ne vais pas vous donner de solutions dans ces quelques lignes. Je vais vous raconter cette histoire merveilleuse, que j’ai lue dans le livre de Thomas d’Ansembourg (Cessez d’être gentil, soyez vrai, aux Editions de l’Homme). Une histoire qui montre que même dans la pire situation, il faut toujours s’accrocher à l’idée que quelque chose en ressortira. Quoi? Quand on traverse le désespoir et qu’on a l’impression que tout s’écroule, on ne sait pas encore quoi. Mais cela vaut vraiment la peine de prendre son temps et d’espérer que la suite nous offrira une autre vie, différente, que nous goûterons un jour dans la joie. Je vous laisse découvrir….

“Un pauvre chinois suscitait la jalousie des plus riches du pays parcequ’il possédait un cheval blanc extraordinaire. Chaque fois qu’on lui proposait une fortune pour l’animal, le vieillard répondait: “Ce cheval est beaucoup plus qu’un animal pour moi, c’est un ami, je ne peux pas le vendre”.

“Un jour, le cheval blanc disparut. Les voisins rassemblés devant l’étable vide donnèrent leur opinion: “Pauvre idiot, il était prévisible qu’on te le volerait". Pourquoi ne l’as-tu pas vendu? Quel malheur!”. Le paysan se montra plus circonspect: “N’exagérons rien, dit-il. Disons que le cheval ne se trouve plus dans l’étable. C’est un fait. Tout le reste n’est qu’une appréciation de votre part. Comment savoir si c’est un bonheur ou un malheur? Nous ne connaissons qu’un fragment de l’histoire. Qui sait ce qu’il adviendra?”.

Les gens se moquèrent du vieil homme. Ils le considéraient depuis longtemps comme un simple d’esprit. Quinze jours plus tard, le cheval blanc revint. Il n’avait pas été volé, il s’était tout simplement mis au vert et ramenait une douzaine de chevaux sauvages de son escapade. Les villageois s’attroupèrent de nouveau:

“Tu avais raison, ce n’était pas un malheur, mais une bénédiction.

- Je n’irai pas jusque là, fit le paysan. Contentons-nous de dire que le cheval blanc est revenu. Comment savoir si c’est une chance ou une malchance? Ce n’est qu’un épisode. Peut-on connaître le contenu d’un livre en ne lisant qu’une phrase?”.

Les villageois se dispersèrent convaincus que le vieil homme déraisonnait. Recevoir douze beaux chevaux était indubitablement un cadeau du ciel. Qui pouvait le nier? Le fils du paysan entreprit le dressage des chevaux sauvages. L’un d’eux le jeta à terre et le piétina. Les villageois vinrent une fois de plus donner leur avis:

“Pauvre ami! Tu avais raison, ces chevaux sauvages ne t’ont pas porté chance. Voici que ton fils unique est estropié. Qui donc t’aidera dans tes vieux jours? Tu es vraiment à plaindre.

“-Voyons, rétorqua le paysan, n’allez pas si vite. Mon fils a perdu l’usage de ses jambes, c’est tout. Qui dira ce que cela nous aura apporté? La vie se présente par petits bouts, nul ne peut prédire l’avenir.”

Quelques temps plus tard, la guerre éclata et tous les jeunes gens du village furent enrôlés dans l’armée, sauf l’invalide.

“Vieil homme, se lamentèrent les villageois, tu avais raison, ton fils ne peut plus marcher, mais il reste auprès de toi tandis que nos fils vont se faire tuer.”

-Je vous en prie, répondit le paysan, ne jugez pas hâtivement. Vos jeunes sont enrôlés dans l’armée, le mien reste à la maison, c’est tout ce que nous puissions dire. Dieu seul sait si c’est un bien ou un mal”.

Lao Tseu

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