Couples, séparations : nous n’avons pas les mêmes valeurs?
Il est clair que la question des valeurs est au centre des relations, et du couple en particulier. L’identité parfaite n’existe pas. Mais il faut sans doute une dose de valeur commune pour s’entendre. C’est par le respect de ces valeurs que passe le respect de l’autre, tout simplement. Et c’est autour de ces valeurs que les trahisons sont les plus douloureuses.
Et alors ? La question des valeurs, des croyances, est clé dans nos relations. Nous aimons ceux qui nous ressemblent. Nous trouvons cela plus simple et plus sécurisant (nous allons voir pourquoi). A l’inverse, il est tellement difficile de communiquer avec quelqu’un qui n’est pas d’accord avec nos fondamentaux. Alors comment cela se passe dans notre couple ? Comment faire si nous n’avons pas les mêmes valeurs ?
On ne parle pas d’agacements. On parle de vraies divergences de « fonds »
Nos valeurs constituent les bases de nos « idéologies », de notre vision du monde : on parle ici de nos valeurs spirituelles, politiques, sociales. Le climat, l’avortement, le mariage gay, la PMA, la fiscalité, le bio, la santé…On ne parle pas ici de nos comportements et de nos gestes quotidiens (voir à ce propos notre article sur les agacements https://www.mediations-paris.fr/blog/quand-vous-vous-disputez-tout-le-temps-pour-des-details-des-agacements-sont-sans-doute-la-cause-de-vos-conflits-que-faire ). Souvenez-vous des débats autour de la vaccination contre le COVID par exemple.
Nos valeurs définissent nos interdits et notre définition de ce qui est « normal »
Nos valeurs, nos convictions dirigent nos choix, nos comportements, notre rapport avec notre conjoint, nos enfants et avec le monde extérieur. Elles créent des attentes et justifient notre exigence de loyauté, d’engagement, de sincérité, de fidélité…de ce que nous appellerons « honnêteté ». Avoir les mêmes valeurs est confortable. Cela nous « conforte » (justement !) dans le fait que nous avons raison et que notre vision du monde est la bonne. Cela nous rassure aussi sur la fiabilité de notre amoureux(se). Si il ou elle a les mêmes croyances que moi, je peux compter sur lui (sur elle). « Je me sens en sécurité » car je perçois sa loyauté (à mes valeurs, donc à moi). Si nous sommes fusionnels, cette convergence de valeurs rend l’autre parfait.
Que faire en cas de désaccord sur nos valeurs ?
Tout est une question de dose. Et de l’importance du sujet sur lequel porte notre désaccord.
Si c’est non négociable, si vous ne pouvez vivre avec quelqu’un qui ne partage pas « cette » valeur, vous feriez mieux de partir en courant, en espérant que vous vous en êtes aperçu après quelques jours et non pas après quelques années. Par exemple, je ne vois pas comment vous pourriez vivre avec un (ou une) radin (radine) si la générosité est pour vous une valeur essentielle. Cela va être compliqué.
En revanche, des écarts sont inévitables. Vous n’avez pas la même histoire, vous venez de familles différentes, qui ont modelé vos certitudes. Vous ne trouverez jamais quelqu’un qui a 100% de ses valeurs identiques aux vôtres.
Donc avant tout, faites le tri et posez-vous la question, quand vous vous surprenez en désaccord : est-ce essentiel, important ou peu important pour vous ?
Et si ces désaccords touchent un point important, mais non essentiel, négociable donc:
- Évitez de débattre car cela ne sert à rien. Vous resterez l’un et l’autre sur vos positions puisqu’une croyance n’est pas discutable. Vous avez tous les deux raison. Donc stop ! Tout débat est inutile. Arrêtez-vous avant de créer un conflit.
- Reconnaissez vos émotions. Où cette remise en question de vos valeurs vous touche-t’-elle ? Vous avez peur de créer de la distance avec l’autre (parce que la fusion vous rassure) ? Vous êtes effondré (e ), parce que ne pas être d’ accord avec vous, c’est ne plus vous soutenir ? Vous vous sentez rejeté (e ) ? Allez au bout de votre sensation. Regardez la, traversez la pour en faire quelque chose, et éventuellement la partager avec votre conjoint.
Car non, l’autre n’est pas fou. Nous ne le reconnaissons plus, mais il a ses bonnes raisons d’agir de cette façon.
- Accueillez l’autre dans sa différence. Respectez le. C’est ce qu’il y a de plus difficile mais c’est ici que se situe le cœur de l’expérience du couple. Vous vivez cette différence comme une trahison. Peut-être que l’acceptation de cette différence vous permettra de la dépasser.
C’est l’une des principales difficultés que nous traversons au moment d’une séparation
Car c’est le moment de la désillusion. On croyait être d’accord, en accord, sur telle ou telle valeur. Mais l’autre piétine tout ce qui est essentiel pour nous. A commencer par cette promesse que nous nous étions faite de faire couple, et peut-être d’élever nos enfants...ensemble. L’autre part, ou nous partons, et nous réalisons que nos visions n’étaient pas du tout les mêmes.
C’est là aussi une bonne raison de s’effondrer. Car ces croyances, ces valeurs (et donc ces promesses, ces engagements) sont notre structure. Ce sont les fondations sur lesquelles la personne que nous croyons être se repose. Si elles sont réduites en miette, qui sommes-nous ? Comment avons-nous pu nous tromper?
Il est clair que la question des valeurs est au centre des relations, et du couple en particulier. L’identité parfaite n’existe pas. Mais il faut sans doute une dose de valeur commune pour s’entendre. C’est par le respect de ces valeurs que passe le respect de l’autre, tout simplement. Et c’est autour de ces valeurs que les trahisons sont les plus douloureuses.
Couple:Comment réussir votre premier rendez-vous (amoureux)?
Un jour, un homme m’a dit : « quand j’y vais, je me dis que si ce n’est pas celle-là, ce n’est pas grave, il y en a 40 000 autres. C’est ce que me dit le site : qu’il y a 40 000 femmes qui correspondent à celle que je recherche ». J’ai trouvé que c’était un peu cynique mais finalement très dédramatisant. En effet, si cela ne colle pas, cela n’a aucune importance. Ce n’est pas un examen. Vous n’allez pas rater votre vie parce que ce rendez-vous n’a pas de suite.
Si on se dit que le but n’est pas d’être jugé, alors le but n’est pas non plus de juger (jauger) l’autre. Chacun fait ce qu’il peut.
En voilà une drôle de question. On dirait une recette, dans un vieux magazine. L’idée de traiter de ce sujet m’est venue après m’être retrouvée plusieurs fois installée seule dans un café (je pense en particulier Aux Éditeurs, à l’Odéon, qui doit être un grand classique pour ce genre de circonstances) et rejointe, à la table voisine, par un couple qui s’était vraisemblablement rencontré sur un site et qui se voyait pour la première fois. J’avais beau ne tendre aucune oreille, les tables des cafés parisiens sont tellement collées qu’il était difficile de ne pas participer. Plutôt que de rester dans une posture de simple curiosité, je me suis dit que j’allais leur donner mon avis. Silencieusement, et sur ce blog. Profitez-en.
Une rencontre n’est pas un examen. Personne ne rate quoique ce soit.
La première musique que l’on entend dans leur voix, c’est celle de la peur. Une petite pellicule d’appréhension qui raidit les corps et qui fait trembler les voix. Et c’est bien normal. Première leçon donc, pour réussir son premier rendez-vous : essayer de ne pas se mettre dans la posture de celui (de celle) qui va être jugé-e. Facile à dire. Mais ce n’est pas un examen. Un jour, un homme m’a dit : « quand j’y vais, je me dis que si ce n’est pas celle-là, ce n’est pas grave, il y en a 40 000 autres. C’est ce que me dit le site : qu’il y a 40 000 femmes qui correspondent à celle que je recherche ». J’ai trouvé que c’était un peu cynique mais finalement très dédramatisant. En effet, si cela ne colle pas, cela n’a aucune importance. Ce n’est pas un examen. Vous n’allez pas rater votre vie parce que ce rendez-vous n’a pas de suite.
Si on se dit que le but n’est pas d’être jugé, alors le but n’est pas non plus de juger (jauger) l’autre. Chacun fait ce qu’il peut. Écouter, observer, rester dans le présent, laisser faire
Écouter, observer, être dans le moment présent, laisser faire
Deuxième leçon : être là, dans le moment présent, pour sentir si l’on est « en harmonie ». Pas pour cocher des cases dans une Checklist. Écouter. Observer. Laisser de la place à l’inconnu, se laisser surprendre. D’accord, vous pouvez, en écoutant, sentir si vous avez le même sens de l’humour, si vous êtes d’accord ou non sur des grandes questions morales, religieuses ou politiques qui vous tiennent à cœur, vous raconter vos parcours et mesurer vos différences ou vos affinités en terme d’expériences, de goûts musicaux. Et le mouvement se fera tout seul. Vous vous sentirez «en connexion », ou pas. Très rapidement.
Rester soi-même
Troisième leçon : être soi-même. A quoi bon montrer à l’autre ce que nous croyons qu’il voudrait voir de nous. Nous n’en savons strictement rien. Ce n’est donc pas la peine de mettre une mini-jupe si vous vivez en jeans. Ou de raconter que vous adorez les voyages si vous détestez cela. Autant être dans une forme de vérité dès le départ. Cela fait gagner du temps. Si vous fumez, vous n’allez pas sortir votre première cigarette après le troisième rendez-vous ? Peut-être que votre « date », qui ne supporte pas la cigarette, vous aura donné envie d’arrêter et que vous l’aurez décidé pour lui faire plaisir. Sinon, si vous fumez en « cachette », il s’en apercevra très vite. C’est pareil pour tout. Si vous êtes ultra timide, ce n’est pas la peine d’en faire des tonnes. Et si vous êtes un séducteur ou une séductrice, pourquoi ne pas l’annoncer ? Vous êtes unique. L’autre est unique aussi. Vous êtes là pour entendre et faire entendre vos identités respectives.
Quand les couples sont en difficulté, l’un ou l’autre dit souvent qu’il veut « être aimé pour lui-même ». Pas pour l’image que l’autre « projette » sur lui. Mais si au départ, au moment où la relation s’est construite, vous vous êtes sur-adapté pour ressembler à la personne que vous croyez que l’autre voulait que vous soyez, qui est responsable de cet écart ? Tout le monde est perdant dans ce petit jeu.
Inventer pour vous la meilleure façon de “faire connaissance”. Il n’y a pas que le premier, ou le dernier verre
Quatrième leçon : il faut un peu de temps pour construire de la confiance. Alors peut-être qu’un premier rendez-vous ne suffira pas. Pourquoi rester sur le même format et vous enfermer dans un tête-à-tête autour d’un café ? Peut-être serez-vous tous les deux plus à l’aise d’aller faire un peu de sport ensemble, de marcher ou même, de vous retrouver à plusieurs, avec vos amis par exemple. Vous aurez moins peur. Et vos amis seront sans doute de bons conseils. Si le format du « premier verre » est classique, rien n’empêche d’inventer d’autres formules. Surtout si cela rend les choses plus faciles et vous permet de « faire connaissance ».
Enfin, nous avons tous besoin d’être respectés. Respecter l’autre c’est avoir le courage d’être honnête et de dire les choses, même si l’on ne se reverra pas. Alors pas de « ghosting » : le silence, après une première rencontre, est d’une violence inouïe pour l’autre. Il peut tout imaginer et cela enlève toute confiance en soi. On peut dire à quelqu’un que l’on n’a pas ressenti l’envie de le revoir sans le rejeter. Recevoir un SMS tel que : « Merci pour ce café. J’ai été heureuse de te rencontrer mais je ne crois pas que nous soyons vraiment de même nature. Tu es une personne très intéressante et je te souhaite beaucoup de succès dans tes prochaines rencontres. Amicalement. » n’est pas blessant. Et à l’inverse, avoir ressenti une attirance et recevoir un message qui annonce « J’ai vraiment envie de te revoir » nous remplit de joie et augmente notre niveau d’endorphines. Et les endorphines, c’est le signe que quelque chose vient de commencer.
“Une vraie rencontre provoque une influence réciproque. Deux mondes intimes interagissent et chacun modifie l’autre”. Boris Cyrulnik
La thérapie de couple, comment cela marche ?
De l’extérieur, cela peut faire peur. Chacun voit à peu près ce qu’est une thérapie individuelle. Mais comment cela se passe quand on est deux ?
De l’extérieur, cela peut faire peur. Chacun voit à peu près ce qu’est une thérapie individuelle. Si vous n’avez pas regardé la série « En thérapie » (on vous la conseille ! elle est formidable), vous avez vu des séances dans des films. Vos amis en parlent sans doute facilement. Mais comment cela se passe quand on est deux ?
On éclaire, on interroge, on parle, on écoute, en toute sécurité
L’idée n’est pas de revenir spécifiquement sur le passé de chacun des membres du couple. Car c’est justement ce que chacun pourra faire de son côté avec son propre thérapeute, en séance individuelle. A deux, on va interroger tout ce qui peut bloquer la relation. L’empêcher sans que l’on puisse dire pourquoi ? Cela permet de démêler ce qui appartient à chacun. Et de faire un peu le ménage dans ce que l’on peut « légitimement » reprocher à l’autre et dans ce qui provient des référentiels et des croyances de chacun. On « élève » le discours. Au lieu de renforcer les positions respectives de chacun, on les interroge, on écoute les points de vue respectifs et souvent, on apprend, on découvre des facettes de l’autre que l’on ignorait complètement. La thérapie de couple est un espace d’écoute. Une écoute qui élargit les perspectives et qui calme les conflits. Cela aide le couple à grandir.
On essaie de résoudre les erreurs d’interprétation, principales sources des conflits dans les couples (et en général, dans toute relation)
Le bonheur ne s’achète pas. Et on ne peut pas décider d’être paisible avec l’autre si sa simple présence nous énerve. En revanche, si on prend le temps de s’arrêter, on peut dissiper des malentendus. Des erreurs d’interprétation. On peut formuler à l’autre des attentes qui ont toujours été implicites mais jamais clairement exprimées. Et c’est vraiment miraculeux. En quelques séances, sans avoir besoin de toucher nécessairement à des sujets très intimes qui pourraient être délicats et ne relèveraient, encore une fois, que de la thérapie individuelle, on peut retrouver de la compassion pour l’autre. Le comprendre. L’entendre et l’écouter comme on ne l’a jamais entendu.
Beaucoup de couples reconnaissent le bien que cela leur a fait. Cela ne sauve pas toujours la relation amoureuse. Mais cela peut aider à conserver un lien de qualité pour élever ensemble des enfants. Ensembles ou séparés.
Cela demande du courage et de la motivation car cela oblige à sortir de la routine et des mécanismes tellement bien installés. Le courage de regarder les choses telles qu’elles sont. Sans les éviter. Même quand elles ne sont pas à notre goût. C’est un effort d’humilité car il est rare que nous soyons parfaits. On n’est plus dans le noir ou le blanc. On est plus lucide sur les situations traversées. Et c’est cette « sagesse » nouvelle qui nous aide à adoucir, atténuer, renouveler ou même à guérir et à changer.
Couple: les 5 langages de l’amour, de Gary Chapman
Ce livre est un best-seller qui promet de révéler « le secret des couples qui durent ». Au-delà d’une promesse suspicieuse…, il est plein de bon sens et de bons conseils. Nous nous proposons de vous en faire un résumé.
Ce livre est un best seller qui promet de révéler « le secret des couples qui durent ». Au-delà d’une promesse suspicieuse…, il est plein de bon sens et de bons conseils. Nous nous proposons de vous en faire un résumé.
Gary Chapman part du principe que nous n’avons pas tous le « même langage de l’amour ». Nous pouvons être sincères : si notre partenaire ne nous comprend pas, nous ne pouvons partager nos sentiments. Il faut donc « apprendre la langue de l’être aimé ».
- « Prononcer des paroles fortes et positives ».
- « S’offrir des moments de qualité » (être ensemble, dialoguer, mener une activité ensemble).
- « S’offrir des cadeaux ».
- « Se rendre service ».
- « Se toucher physiquement ».
Gary Chapman conclut en disant que « l’amour est un choix ». Que les besoins fondamentaux de chaque individu sont : « le besoin de sécurité, d’estime de soi et de reconnaissance ». Que l’amour est relié à tous ces besoins. En résumé: un couple qui vit en harmonie permet au meilleur de chacun de s’exprimer. J’ai envie d’ajouter (même si Gary Chapman est beaucoup plus expérimenté que moi!) qu’il faut aussi du courage, de la détermination et beaucoup de souplesse.
Qu’est-ce que l’amour véritable?
Qu’est-ce que l’amour véritable?
Vaste question. Mais vous l’êtes-vous déjà posée? Pensez-vous que la réponse est facile?
Est-ce de l’amour ou de la dépendance? Est-ce que votre estime de vous dépend entièrement de l’attitude ou de la présence de votre partenaire? Si c’est le cas, cela peut être très angoissant pour l’autre. Cela peut déclencher des désirs de fuite chez lui. Ou une grande peur de s’engager.
Est-ce de l’amour ou de l’attachement? L’attachement se définirait comme “avoir besoin de l’autre”, “avoir peur qu’il s’éloigne”, “avoir besoin qu’il valide mes choix, qu’il me dise que ce que je dis ou ce que je fais est bien”.
Est-ce de l’amour ou de la stratégie? Est-ce que vous avez des “arrières pensées”, des objectifs à atteindre ensemble, un désir d’obtenir quelque chose de l’autre, des buts qui vous empêchent d’être dans la relation, d’être vous-mêmes.
Est-ce de l’amour ou de la peur? Parfois, un grand dévouement peut correspondre à un besoin permanent de se sentir utile, ou pire, à la peur de décevoir, ou pire encore , à la peur d’être sanctionné si l’on ne fait pas les choses bien. Ou à l’inverse, de l’admiration?
Avez-vous envie de changer la personne que vous aimez?
Avez-vous envie de contrôler la personne que vous aimez?
En théorie, aimer l’autre c’est vouloir qu’il soit bien. Mais chacun a sa définition. L’important est de s’y arrêter et d’être un tout petit peu conscient de ce qui se joue. Et idéalement, de pouvoir en parler ensemble. Le fameux “Je t’aime” ne dit pas toujours la même chose….