Couple:Comment réussir votre premier rendez-vous (amoureux)?
Un jour, un homme m’a dit : « quand j’y vais, je me dis que si ce n’est pas celle-là, ce n’est pas grave, il y en a 40 000 autres. C’est ce que me dit le site : qu’il y a 40 000 femmes qui correspondent à celle que je recherche ». J’ai trouvé que c’était un peu cynique mais finalement très dédramatisant. En effet, si cela ne colle pas, cela n’a aucune importance. Ce n’est pas un examen. Vous n’allez pas rater votre vie parce que ce rendez-vous n’a pas de suite.
Si on se dit que le but n’est pas d’être jugé, alors le but n’est pas non plus de juger (jauger) l’autre. Chacun fait ce qu’il peut.
En voilà une drôle de question. On dirait une recette, dans un vieux magazine. L’idée de traiter de ce sujet m’est venue après m’être retrouvée plusieurs fois installée seule dans un café (je pense en particulier Aux Éditeurs, à l’Odéon, qui doit être un grand classique pour ce genre de circonstances) et rejointe, à la table voisine, par un couple qui s’était vraisemblablement rencontré sur un site et qui se voyait pour la première fois. J’avais beau ne tendre aucune oreille, les tables des cafés parisiens sont tellement collées qu’il était difficile de ne pas participer. Plutôt que de rester dans une posture de simple curiosité, je me suis dit que j’allais leur donner mon avis. Silencieusement, et sur ce blog. Profitez-en.
Une rencontre n’est pas un examen. Personne ne rate quoique ce soit.
La première musique que l’on entend dans leur voix, c’est celle de la peur. Une petite pellicule d’appréhension qui raidit les corps et qui fait trembler les voix. Et c’est bien normal. Première leçon donc, pour réussir son premier rendez-vous : essayer de ne pas se mettre dans la posture de celui (de celle) qui va être jugé-e. Facile à dire. Mais ce n’est pas un examen. Un jour, un homme m’a dit : « quand j’y vais, je me dis que si ce n’est pas celle-là, ce n’est pas grave, il y en a 40 000 autres. C’est ce que me dit le site : qu’il y a 40 000 femmes qui correspondent à celle que je recherche ». J’ai trouvé que c’était un peu cynique mais finalement très dédramatisant. En effet, si cela ne colle pas, cela n’a aucune importance. Ce n’est pas un examen. Vous n’allez pas rater votre vie parce que ce rendez-vous n’a pas de suite.
Si on se dit que le but n’est pas d’être jugé, alors le but n’est pas non plus de juger (jauger) l’autre. Chacun fait ce qu’il peut. Écouter, observer, rester dans le présent, laisser faire
Écouter, observer, être dans le moment présent, laisser faire
Deuxième leçon : être là, dans le moment présent, pour sentir si l’on est « en harmonie ». Pas pour cocher des cases dans une Checklist. Écouter. Observer. Laisser de la place à l’inconnu, se laisser surprendre. D’accord, vous pouvez, en écoutant, sentir si vous avez le même sens de l’humour, si vous êtes d’accord ou non sur des grandes questions morales, religieuses ou politiques qui vous tiennent à cœur, vous raconter vos parcours et mesurer vos différences ou vos affinités en terme d’expériences, de goûts musicaux. Et le mouvement se fera tout seul. Vous vous sentirez «en connexion », ou pas. Très rapidement.
Rester soi-même
Troisième leçon : être soi-même. A quoi bon montrer à l’autre ce que nous croyons qu’il voudrait voir de nous. Nous n’en savons strictement rien. Ce n’est donc pas la peine de mettre une mini-jupe si vous vivez en jeans. Ou de raconter que vous adorez les voyages si vous détestez cela. Autant être dans une forme de vérité dès le départ. Cela fait gagner du temps. Si vous fumez, vous n’allez pas sortir votre première cigarette après le troisième rendez-vous ? Peut-être que votre « date », qui ne supporte pas la cigarette, vous aura donné envie d’arrêter et que vous l’aurez décidé pour lui faire plaisir. Sinon, si vous fumez en « cachette », il s’en apercevra très vite. C’est pareil pour tout. Si vous êtes ultra timide, ce n’est pas la peine d’en faire des tonnes. Et si vous êtes un séducteur ou une séductrice, pourquoi ne pas l’annoncer ? Vous êtes unique. L’autre est unique aussi. Vous êtes là pour entendre et faire entendre vos identités respectives.
Quand les couples sont en difficulté, l’un ou l’autre dit souvent qu’il veut « être aimé pour lui-même ». Pas pour l’image que l’autre « projette » sur lui. Mais si au départ, au moment où la relation s’est construite, vous vous êtes sur-adapté pour ressembler à la personne que vous croyez que l’autre voulait que vous soyez, qui est responsable de cet écart ? Tout le monde est perdant dans ce petit jeu.
Inventer pour vous la meilleure façon de “faire connaissance”. Il n’y a pas que le premier, ou le dernier verre
Quatrième leçon : il faut un peu de temps pour construire de la confiance. Alors peut-être qu’un premier rendez-vous ne suffira pas. Pourquoi rester sur le même format et vous enfermer dans un tête-à-tête autour d’un café ? Peut-être serez-vous tous les deux plus à l’aise d’aller faire un peu de sport ensemble, de marcher ou même, de vous retrouver à plusieurs, avec vos amis par exemple. Vous aurez moins peur. Et vos amis seront sans doute de bons conseils. Si le format du « premier verre » est classique, rien n’empêche d’inventer d’autres formules. Surtout si cela rend les choses plus faciles et vous permet de « faire connaissance ».
Enfin, nous avons tous besoin d’être respectés. Respecter l’autre c’est avoir le courage d’être honnête et de dire les choses, même si l’on ne se reverra pas. Alors pas de « ghosting » : le silence, après une première rencontre, est d’une violence inouïe pour l’autre. Il peut tout imaginer et cela enlève toute confiance en soi. On peut dire à quelqu’un que l’on n’a pas ressenti l’envie de le revoir sans le rejeter. Recevoir un SMS tel que : « Merci pour ce café. J’ai été heureuse de te rencontrer mais je ne crois pas que nous soyons vraiment de même nature. Tu es une personne très intéressante et je te souhaite beaucoup de succès dans tes prochaines rencontres. Amicalement. » n’est pas blessant. Et à l’inverse, avoir ressenti une attirance et recevoir un message qui annonce « J’ai vraiment envie de te revoir » nous remplit de joie et augmente notre niveau d’endorphines. Et les endorphines, c’est le signe que quelque chose vient de commencer.
“Une vraie rencontre provoque une influence réciproque. Deux mondes intimes interagissent et chacun modifie l’autre”. Boris Cyrulnik
Qui aime-t’-on vraiment quand on aime ? L’autre ?
Il est possible que nous aimions dans l’autre ce qui nous ressemble. Ou que nous aimions dans l’autre ce que nous aimerions être, montrer au monde. Notre meilleure partie. Certains vont même jusqu’à dire que nous aimerions dans l’autre nos pires défauts, ceux que nous ne voulons pas montrer, ce qui nous permet de les « maintenir » à l’extérieur et de rejeter les critiques sur l’autre, alors que c’est cette part de nous-mêmes que nous détestons. Compliqué, mais bon à savoir.
« Je suis Toi, et Tu es moi ; en T’adorant je m’adore moi-même et en m’adorant c’est Toi que j’adore ».
Toute la question posée par ces mots tient dans un mot : Moi. Suis-je engagé(e) dans un amour égoïste ? L’amour de moi ? Ou l’égoïsme a-t’-il disparu ? et l’Amant et l’Aimé ne font ils qu’un ?
Personne ne peut prétendre répondre à cette question pour l’autre. Mais nous devons tous nous y arrêter. En essayant d’être honnête.
Il est possible que nous aimions dans l’autre ce qui nous ressemble
Il est possible que nous aimions dans l’autre ce qui nous ressemble. Ou que nous aimions dans l’autre ce que nous aimerions être, montrer au monde. Notre meilleure partie. Certains vont même jusqu’à dire que nous aimerions dans l’autre nos pires défauts, ceux que nous ne voulons pas montrer, ce qui nous permet de les « maintenir » à l’extérieur et de rejeter les critiques sur l’autre, alors que c’est cette part de nous-mêmes que nous détestons. Compliqué, mais bon à savoir.
Nous ne voyons pas l’autre tel qu’il est
Les signes d’alerte sont assez simples : « nous ne nous disputons jamais » ou « nous nous disputons tout le temps », sont les deux faces du même phénomène. Nous ne voyons pas l’autre tel qu’il est. Nous ne voyons que ce que nous voulons voir. Car il est quasiment impossible de vivre auprès de quelqu’un et de ne jamais être en désaccord. Ou de vivre avec quelqu’un et de ne jamais être d’accord avec lui ou elle.
Avant de parler d’unions parfaite, il est bon de s’arrêter sur cette question. Elle devrait nous conduire à mieux écouter, regarder et accepter l’autre. Tel qu’il est et non pas tel que nous l’imaginons.