Couple: Trois conseils pour les maris qui ne veulent pas se faire larguer par leur femme
En France, 75% des divorces sont demandés par les femmes. A première vue, cela signifierait que 75% des femmes sont malheureuses dans leur mariage ou leur couple. Alors Messieurs, que pourriez-vous faire pour éviter ces plaintes ? Voici quelques observations inspirées par les reproches souvent formulés par vos épouses.
En France, 75% des divorces sont demandés par les femmes. On observe quasiment les mêmes chiffres en Angleterre ou aux Etats-Unis. A première vue, cela signifierait que 75% des femmes sont malheureuses dans leur mariage. Alors Messieurs, que pourriez-vous faire pour éviter ces plaintes ? Voici quelques observations inspirées par les reproches souvent formulés par vos épouses. Nous vous prions de nous excuser par avance de la trivialité de ces observations.
Premier enseignement : les femmes disent qu’elles ne quittent pas leur mari à la suite d’une action « criminelle » précise mais après une accumulation de petits « délits » quotidiens et régulièrement répétés au sein du couple.
Jean-Paul Kauffmann a écrit un très bon ouvrage sur « les agacements », dans lequel il décrit ces phénomènes, qui énervent l’un tandis que l’autre ne comprend (même) pas le problème. Nous vous renvoyons à ce merveilleux livre si vous avez envie d’approfondir la question et ses multiples exemples ( voir notre précédent article sur ce livre: https://www.mediations-paris.fr/blog/quand-vous-vous-disputez-tout-le-temps-pour-des-details-des-agacements-sont-sans-doute-la-cause-de-vos-conflits-que-faire ). Ce que signifie cette notion de « petits délits », c’est cette impression répétée de ne pas être reconnue dans ses sentiments, ni dans l’expression de ces sentiments. Au lieu de vous justifier ou de rester indifférent aux demandes de votre épouse, le premier conseil consisterait à vous arrêter et à discuter ensemble du pourquoi:
- « Pourquoi t’énerves-tu parce que je bois une bière en regardant la télé quand je rentre du bureau ? » (un peu caricatural, pardon !).
- « Parce que moi aussi je rentre du boulot, parce que moi aussi je suis crevée, et que j’aimerais de l’aide. De l’aide pour vérifier les devoirs de nos enfants, donner les bains, raconter une histoire, préparer et ranger le dîner ».
De l’extérieur, cela a l’air presque mathématique. Et pourtant ? Et pourtant, certaines épouses partent faute d’avoir été entendues ou écoutées. Donc premier enseignement : écouter votre femme et surtout, entendez ses sentiments et ses émotions (épuisement, colère, frustration, manque de reconnaissance, injustice, etc).
Deuxième enseignement sur lequel nous avons presque honte de nous pencher : les tâches domestiques et les responsabilités du quotidien reposent majoritairement sur les femmes et il arrive un moment où quitter leur mari allègent leur « charge mentale ».
No comment. Vous voyez ce qu’il vous reste à faire, même si cela ne vous arrange pas.
Troisième enseignement pour les couples: certains maris mènent une vie parallèle, ont leur propres loisirs avec leurs copains et passent très peu de temps avec leur femme et leur famille.
Ce sujet est moins simple qu’il n’y paraît : il contient un paradoxe. Car les femmes évoquent aussi leur vision patriarcale du masculin. Elles rêvent d’un homme protecteur et d’une épaule solide sur laquelle se reposer, voir, d’un homme qui leur assure (encore !) une position sociale sécurisante et prospère. Elles sont encore majoritaires, même quand elles sont cadres et gagnent bien leur vie, à laisser leur mari gérer l’argent de la famille et remplir la déclaration d’impôts du foyer. Certains hommes sont donc tiraillés entre l’envie de bien faire (s’intéresser à la vie de leur femme, être attentionné, aidant, compatissant) et la nécessité de garder les attributs « franchement » masculins qu’ils revendiquaient avant de vivre en couple. D’où leur souhait de s’échapper pour des soirées foot (pardon !) ou des réunions d’anciens élèves. Nous entrons là dans une zone complexe du mariage. Un endroit dans lequel les demandes ne sont pas toujours cohérentes, explicites et où l’écoute des besoins des uns et des autres est particulièrement critique.
En résumé, si vous ne voulez pas être surpris par une « demande en divorce » que vous n’avez pas souhaitée, écoutez les signaux, car il y en a toujours. Rappelez-vous que chacun d’entre vous, y compris vos enfants, aspire à sa part de bonheur et d’accomplissement personnel. Que ce qui était vrai et attendu de vous il y a un an, six mois, une semaine, évolue chaque jour et peut être remis en question à tout moment. Car la principale caractéristique des unions modernes est qu’elles ne dépendent que des membres du couple et ne bénéficient d’aucun autre soutien que de celui que ces deux adultes veulent bien s’offrir et offrir à leur projet commun. Avec sans doute, beaucoup d’humilité et de tolérance car aucun d’entre nous n’est parfait.