Un divorce, c’est comme un deuil. Peut-être même pire. Mais il ne faut pas désespérer….
Un divorce, c’est comme un deuil. Peut-être même pire. Mais il ne faut pas désespérer….
Un divorce peut nous plonger dans une tristesse infinie. Quand on le subit, bien sûr. Quand c’est l’autre qui nous annonce qu’il part, qu’il va partir ou qu’il est déjà parti. Mais pas seulement: celui qui prend la décision peut aussi être submergé par la tristesse ou par la culpabilité. La tristesse d’avoir échoué, de ne pas pouvoir rester en couple, de rompre une promesse. La culpabilité de faire souffrir l’autre, et surtout de faire subir à ses enfants une situation qu’il ou elle aurait tellement voulu leur éviter.
Je ne vais pas vous donner de solutions dans ces quelques lignes. Je vais vous raconter cette histoire merveilleuse, que j’ai lue dans le livre de Thomas d’Ansembourg (Cessez d’être gentil, soyez vrai, aux Editions de l’Homme). Une histoire qui montre que même dans la pire situation, il faut toujours s’accrocher à l’idée que quelque chose en ressortira. Quoi? Quand on traverse le désespoir et qu’on a l’impression que tout s’écroule, on ne sait pas encore quoi. Mais cela vaut vraiment la peine de prendre son temps et d’espérer que la suite nous offrira une autre vie, différente, que nous goûterons un jour dans la joie. Je vous laisse découvrir….
“Un pauvre chinois suscitait la jalousie des plus riches du pays parcequ’il possédait un cheval blanc extraordinaire. Chaque fois qu’on lui proposait une fortune pour l’animal, le vieillard répondait: “Ce cheval est beaucoup plus qu’un animal pour moi, c’est un ami, je ne peux pas le vendre”.
“Un jour, le cheval blanc disparut. Les voisins rassemblés devant l’étable vide donnèrent leur opinion: “Pauvre idiot, il était prévisible qu’on te le volerait". Pourquoi ne l’as-tu pas vendu? Quel malheur!”. Le paysan se montra plus circonspect: “N’exagérons rien, dit-il. Disons que le cheval ne se trouve plus dans l’étable. C’est un fait. Tout le reste n’est qu’une appréciation de votre part. Comment savoir si c’est un bonheur ou un malheur? Nous ne connaissons qu’un fragment de l’histoire. Qui sait ce qu’il adviendra?”.
Les gens se moquèrent du vieil homme. Ils le considéraient depuis longtemps comme un simple d’esprit. Quinze jours plus tard, le cheval blanc revint. Il n’avait pas été volé, il s’était tout simplement mis au vert et ramenait une douzaine de chevaux sauvages de son escapade. Les villageois s’attroupèrent de nouveau:
“Tu avais raison, ce n’était pas un malheur, mais une bénédiction.
- Je n’irai pas jusque là, fit le paysan. Contentons-nous de dire que le cheval blanc est revenu. Comment savoir si c’est une chance ou une malchance? Ce n’est qu’un épisode. Peut-on connaître le contenu d’un livre en ne lisant qu’une phrase?”.
Les villageois se dispersèrent convaincus que le vieil homme déraisonnait. Recevoir douze beaux chevaux était indubitablement un cadeau du ciel. Qui pouvait le nier? Le fils du paysan entreprit le dressage des chevaux sauvages. L’un d’eux le jeta à terre et le piétina. Les villageois vinrent une fois de plus donner leur avis:
“Pauvre ami! Tu avais raison, ces chevaux sauvages ne t’ont pas porté chance. Voici que ton fils unique est estropié. Qui donc t’aidera dans tes vieux jours? Tu es vraiment à plaindre.
“-Voyons, rétorqua le paysan, n’allez pas si vite. Mon fils a perdu l’usage de ses jambes, c’est tout. Qui dira ce que cela nous aura apporté? La vie se présente par petits bouts, nul ne peut prédire l’avenir.”
Quelques temps plus tard, la guerre éclata et tous les jeunes gens du village furent enrôlés dans l’armée, sauf l’invalide.
“Vieil homme, se lamentèrent les villageois, tu avais raison, ton fils ne peut plus marcher, mais il reste auprès de toi tandis que nos fils vont se faire tuer.”
-Je vous en prie, répondit le paysan, ne jugez pas hâtivement. Vos jeunes sont enrôlés dans l’armée, le mien reste à la maison, c’est tout ce que nous puissions dire. Dieu seul sait si c’est un bien ou un mal”.
Lao Tseu