Thérapie de couple Isabelle Jordan Thérapie de couple Isabelle Jordan

Couple: On arrête ou on continue ?

On arrête ? On continue ? Tout le monde s’est posé la question un jour. Cette question est aussi le titre d’un livre écrit par Robert Neuburger, éminent thérapeute de couples (français). Il l’a empruntée à un couple d’amis qui pendant plus de soixante ans, s’est posé « rituellement », ensemble, cette question pour ne laisser aucune problématique en suspens.

On arrête ? On continue ? Tout le monde s’est posé la question un jour. Cette question est aussi le titre d’un livre écrit par Robert Neuburger, éminent thérapeute de couples (français). Il l’a empruntée à un couple d’amis (l’écrivain Dominique Desanti et son mari Jean Toussaint-Desanti) qui pendant plus de soixante ans, s’est posé « rituellement », ensemble, cette question pour ne laisser aucune problématique en suspens.

Faire son “bilan de couple”

Robert Neuberger propose dans son livre de faire « son bilan de couple ». Ses questions sont pertinentes : « Quelle place la relation que vous entretenez avec votre partenaire tient-elle dans votre vie ? », « et réciproquement, quelle place pensez-vous occuper dans la vie de votre partenaire ? », « Comment communiquez-vous ? », « Votre couple vous apporte-t’-il de la sécurité (dans votre sexualité, sur le plan financier, sur le plan affectif, ou sur d’autres plans) ? », « Qu’est-ce qui est mis en commun dans votre couple ? », « Avez-vous le sentiment que vous accordez suffisamment de temps à votre couple ? », etc.

 

La démarche est intéressante, certes. Mais personnellement, je ne crois pas du tout qu’il soit possible de faire son bilan de couple seuls. Cela ressemble aux tests que l’on trouve dans les magazines et auxquels on répond distraitement en vacances, sur la plage. Toutes ces questions sont pertinentes et valent la peine que l’on s’y arrête.

 

Ce qui me paraît difficile, c’est de faire la part des choses seuls. Car la réponse à cette question : « on continue ou on arrête ? » n’est pas rationnelle. Il ne suffit pas de prendre un papier et de remplir les colonnes «pour » et les colonnes « contre ». Ou alors, vous risquez quelques nuits sans sommeil.

Attention aux malentendus et aux erreurs d’interprétation

Sans aller jusqu’à parler d’inconscient, les raisons qui nous ont poussé vers l’autre ne sont pas toujours claires. Et nous le sentons bien. Cet homme, cette femme, est exactement l’inverse de tout ce que nous avions imaginé. Et pourtant, nous l’aimons sincèrement. Se poser toutes ces questions est très sain mais les réponses ne doivent pas être trop « superficielles ». Y répondre avec l’aide d’un tiers, neutre, me parait indispensable pour démêler les « ressorts cachés ». Car quand les colonnes « on arrête » sont remplies, il ne s’agit parfois que de grands malentendus. D’empreintes de nos familles d’origine et de fidélités encombrantes par exemple. De croyances qui nous aveuglent et nous conduisent à des constructions, des interprétations fausses. Idem quand à l’inverse, nous remplissons rationnellement la colonne « on continue », sans écouter nos émotions qui vont dans la direction contraire. Et que c’est par attachement à des représentations qui nous arrangent qu’ « on continue ».

 

Donc faire son bilan de couple oui, bien sûr. Mais attention, s’il y a des dissonances, n’hésitez pas à vous faire aider et à le faire avec l’aide d’un tiers. Ce sera beaucoup plus sécurisant.

Robert Neuberger “On arrête?…on continue?” Faire son bilan de couple, chez Payot, www.payot-rivages.fr

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